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En attendant de vivre, je survis…

Par Fleurissa Il y a 3 jours Lecture de 6 minutes
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C’était au lendemain de mes 19 ans et depuis cette “maudite” nuit, j’ai brusquement arrêté de vivre, le cœur bat toujours mais le rythme a changé. Vous vous demandez ce qui peut arriver à une ado de 19 ans pour qu’elle se sente ainsi ? eh ben, tenez!

Ça fait exactement 4 ans 8 mois, oui, comptez 1680 jours! pourtant je revis encore chaque soir ce cauchemar et à chaque fois, je me retape mon voyage dans les abysses de l’enfer. Le cauchemar dont je parle c’est le pire des cauchemars, la bête du Gévaudan qui dévore toute lueur dans les yeux, une mort lente qui dévore une âme, un viol collectif.

Cette nuit l

19h, je me lève, ma tête est dans les nuages, je sens la douleur partout, mon entrecuisse saigne, mes draps sont colorés en rouge et tout mon corps brûle. Je suis toute nue, on dirait un corps morne dans mon petit lit du pavillon 10 du campus. J’ai envie de pleurer, pas à cause de la douleur qui m’assaille, non ! mais parce que à chaque fois que j’observe autour de moi, la porte entrouverte, le petit gobelet près de moi, mon sous-vêtements presque déchiré sur le sol, je commence à paniquer, puis ma mémoire me lance quelques bribes d’information de ce qui s’est passé et les larmes coulent.

Ça m’a pris quelque dix minutes pour me rappeler les visages bestiaux aux sourires pervers qui ont lancé :  »Amanyama yako ubu kazotekereza« . Ils étaient à 4, plutôt à 5! J’allais oublier celle qui leur a laissé la porte ouverte, celle qui m’a endormie juste avant le carnage, cette fille comme moi qui m’a jeté comme une pattée aux chiens, (hélas, cette histoire, elle sera pour une autre jour) mais bon, revenons aux quatre ! chacun a eu son tour sur ma fleur que je chérissais tant, cette fleur que je m’étais décidé à garder pour le bon, voilà elle venait d’être piétiné dans la manière la plus sauvage qui puisse exister.

J’avais mal, un mélange d’émotions me submergeait, la colère, la douleur, la honte. J’étais déchiré au propre comme au figuré.

Culpabilité on the beat

«Qu’ai je fais pour mériter un tel traitement sauvage ? Qu’ai je dis qui les a contrariés ? » Dans ma tête une réponse était sûre : «c’est ta faute! Tu aurais dû être méfiante, tu aurais dû être maligne, t’es une fille bon sang ! t’es constamment une cible pour des prédateurs sexuels, tu aurais dû faire profil bas ».

Les dénoncer ? (Surement que tu te dis que j’aurais dû le faire), j’y ai pensé moi aussi, mais qu’arrive-t-il quand celui qui est censé te faire justice est ton bourreau ? silence ! Qui allait me croire alors que le pavillon 10 est déjà réputé pour ses nuits torrides ? silence ! Qui allait me croire alors que la porte n’avait pas été défoncée ? Tout était contre moi, même les évidences se liguaient contre moi et mon cerveau a suivi… Je me sentais souillé, sali, et malgré mes blessures dans mon jardin d’Éden je ne pouvais pas aller me faire soigner! Qu’auraient dit les gens, l’infirmière ? J’ai passé 3 jours sans sortir de ce sale lit vivant toute seule ce cauchemar.

Pardon, as-tu parlé de « Healing » ?

J’avais 19 ans et je commençais à peine à avoir des rêves, à me battre pour me faire une place dans cette communauté mais voilà ironie du sort ! me voilà dans une nouvelle bataille pour ne pas sombrer. Désormais, ma santé mentale se détériorait du jour au jour, je me battais pour chasser ce cauchemar dans ma tête, peine perdue.  A mes 19 ans, je ne vivais plus, je survivais !

Guérit-on vraiment d’une telle blessure ? je n’en sais rien !Fais-je encore des cauchemars ? oui! Souvent !la culpabilité est-elle partie ? putain, non !

Pour être honnête, je n’écris pas cet article pour vous dire comment surmonter de telles blessures, Non… (pardon si t’es déçu mais voilà c’est comme ça), c’est un appel au secours, un SOS écrit avec des pleurs et un cœur encore meurtri. On m’a dit tant de choses à faire pour guérir mais rien ne semble marcher, mon cerveau ne semble plus vouloir coopérer. Vous savez, la plus grande douleur, c’est celle que tu vis après le coup ! La bête du Gévaudan qui m’a dévoré ce soir de juin hante encore mes nuits, on m’a dit de laisser le temps faire son temps, que la douleur s’en ira mais, déjà 1680 jours que j’attends toujours…

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Once a blogger, forever a blogger

Bienvenu dans un monde où on s'évade, tuki-menya dans tous les sens. Une aventure rien qu’au féminin.

Avec ce blog, on appelle les filles et femmes à se découvrir mais aussi à se débrouiller.
– Avec la culture Burundaise, beaucoup d’entre-nous n’ont pas eu cette chance d’apprendre beaucoup de choses tantôt à cause du tabou, tantôt à cause d’autres restrictions sociétales.
– La même culture éduque les jeunes hommes à se débrouiller depuis tout petit mais pas pour les filles. Les zones de comfort, ça les conviennent toujours. Sérieux ? En 2024 ?

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