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“J’ai détesté mon enfant dès sa naissance”

Par Gateka Il y a 1 seconde Lecture de 7 minutes
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Ce petit bout de chou, je le détestais depuis son arrivée …

Il y a de ces maladies auxquelles on a attribué des limites géographiques et des couleurs de peaux vulnérables. Réalité ou illusion ? une jeune femme nous fait part de son périple. Plongée dans la dépression post partum, sa faute fut celle de souffrir de la dépression étant une maman burundaise.

Tout commence par une grossesse, pas non désirée mais aussi pas si désirée pour autant. Je suis de ces femmes qui n’étaient pas chon chon pour avoir un enfant. Mais certes j’étais là. J’étais mariée avec un homme que j’aime bien et avec qui je voulais fonder une famille, un petit cocon . La petite bénédiction a tardé (pour vous choquer d’abord, je n’étais pas inquiète) mais elle est venue. Discrètement, elle s’est installée dans mes entrailles. Au départ, je ne savais pas exactement ce que je ressentais. De l’amour, de la confusion ou de la peur ? J’ai alors prié. Oui j’ai prié pour le petit être qui prenait forme en moi du jour au lendemain. Je faisais des recherches ici et là pour savoir comment ça allait se passer, je demandais à quelques amis proches des informations, je regardais des films. Et bizarrement tout se passait très bien. En tout cas, pas de “struggle” de mamans enceintes comme on me l’avait prévenu. J’ai continué à vaquer à mes activités comme à l’accoutumée. Sauf que je “gonflais” du jour au lendemain

Le calvaire d’après

Le jour venu, la DPA comme on aime le dire dans le langage des mamans si ce n’est pas médical j’en sais rien, Naila s’est pointée. Le travail n’était pas très intense et douloureux. Une réponse à mes prières de la maman pas prête et peureuse que j’étais peut-être. Sauf que deux semaines après, la vie a viré au cauchemar jusqu’à ce que je pense à mettre fin à mes jours.

Je vous raconte. La petite fille était au départ très calme qu’elle me faisait peur. Après une semaine, les choses décident de changer brusquement. Naila pleure toute la nuit et ce n’est que le commencement. Je peine à distinguer jour et nuit, tellement je ne peux même plus fermer les paupières. Avec le temps, les choses s’empirent. Le dos commence à me faire mal, les migraines infinies, la petite déchirure qu’elle a laissée à son passage me fait de plus en plus mal et s’est finalement infectée. Je ne peux pas me tenir debout, le dos ne me le permet plus, je ne peux pas m’asseoir car la foufounette crie au secours tandis que dormir, c’est le luxe que je ne peux plus me permettre avec cette petite qui crie comme une enragée. Ma petite sœur Idaya qui était venue m’aider n’en peut plus. Après deux nuits blanches de suite, elle est  tombée malade et désormais c’est moi qui dois aussi veiller sur elle. J’ai une autre maman voisine qui m’aide quelques heures de la journée mais il y a tellement de choses à faire que je ne peux même oser m’allonger ne fut-ce que des fractions de secondes. Vient alors les commentaires déplacés des mamans parents  qui passent à tour de rôle comme si elles venaient remuer le couteau dans la plaie. “Niwe wamumenyereje mu ntoke ngaha uzomubona”, “Mureke arire ariko uryame, ahandiho uwo mugongo uzokwica”, “Urubutiro harya wewe uraruzi, reka gufungura uzokabona”

A chaque fois qu’elles prononcent ces paroles, et crois moi ça ce n’est que quelques phrases parmi les milliers qui sonnaient avec une lourdeur immense à chaque fois, je sens une boule dans ma gorge. J’ai comme une soudaine envie de crier, de pleurer à larme chaude et de leur dire que non je ne suis pas responsable de tout ce qui se passe. Mais comment peuvent-elles croire que je refuse de manger pour refuser ? Comment est-ce que je mangerais d’abord avec tout le stress de cette petite qui me pèse dessus ? Elles veulent que je la laisse dormir pour ne pas kumenyera mu ntoke, mais elle pleure sans cesse bon sang! elles ne le voient pas ? Uwo mugongo uzokwica, si seulement je pouvais avoir cette chance de mourir!

Ma fille, je la détestais

Je suis fatiguée, accablée, brisée. Tant physiquement que émotionnellement. Je regarde la “petite chose” qui vient de faire bousculer ma vie, je n’en reviens pas. Des fois elle pleure et je la rejoins en chœur, d’autres fois j’ai comme une folle envie de la jeter dehors par la fenêtre et de me casser à mon tour comme ça on fout la paix à cette maison qui au départ était un havre de paix. Ce  désordre a duré un mois, deux, trois et puis quatre long mois. épuisée, j’en pouvais plus. J’ai alors préparé un mélange de “poison”, j’ai écrit un petit beau texte à mon mari et ma petite sœur leur demandant de veiller jalousement sur Naila. Quand j’étais presque prête pour boire le calice, Idaya est entrée. Elle m’a surpris en train de déblatérer ma dernière prière et le plan était gâché. Le healing a pris du temps, mais elle s’est passée quand même. Aujourd’hui, 5 ans après, je suis de nouveau  maman d’un beau garçon et heureusement l’expérience ne s’est pas répétée avec le deuxième enfant. J’ai appris plus tard que ce feeling était “normal”, que je n’étais pas la seule et qu’il y avait un nom à ça : Dépression post partum. Après tout ça, je vais vous choquer en vous disant que même aujourd’hui je n’ose en parler que derrière les écrans. Après tout, quelle maman burundaise avouerait sa dépression, ces caprices de blancs? Pire encore, Qu’elle est celle qui  oserait ternir l’honneur et la fierté de la maternité Burundaise? Shut! Ça n’existe pas.

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Once a blogger, forever a blogger

Bienvenu dans un monde où on s'évade, tuki-menya dans tous les sens. Une aventure rien qu’au féminin.

Avec ce blog, on appelle les filles et femmes à se découvrir mais aussi à se débrouiller.
– Avec la culture Burundaise, beaucoup d’entre-nous n’ont pas eu cette chance d’apprendre beaucoup de choses tantôt à cause du tabou, tantôt à cause d’autres restrictions sociétales.
– La même culture éduque les jeunes hommes à se débrouiller depuis tout petit mais pas pour les filles. Les zones de comfort, ça les conviennent toujours. Sérieux ? En 2024 ?

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