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Ils ont brisé mes rêves : violée par mon père, trahie par mes pairs… (Episode 1)

Par Billy Muhoza Il y a 2 semaines Lecture de 4 minutes
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Dans ma société, un simple uniforme  peut suffire à briser le rêve d’un enfant. Bienvenue chez moi. Ici, les ambitions d’une fille pèsent moins lourd qu’une plume d’oiseau et le calvaire des victimes ne fait que commencer. Je vous raconte.

Je suis née le jour où ma mère est décédée. Ma venue au monde a coûté une vie. C’est choquant, non ? On dit souvent que la vie commence par des pleurs, mais ce jour-là, ce ne sont pas les miens qu’on a entendus. Ce sont ceux des autres. Pas de joie, mais des larmes de chagrin, parce qu’elle était partie, parce qu’elle ne serait plus là pour m’aimer, me porter, me bercer.

Je n’ai jamais connu la chaleur de ses bras ni goûté à la douceur de sa voix. Je n’ai eu droit qu’à des blagues qu’on me racontait à demi-mot, des photos abîmées, des souvenirs qui ne m’appartiennent même pas. J’ai grandi dans les bras d’une autre femme, ma tante, qui a fait ce qu’elle a pu. Elle m’a donné ce qu’elle avait : un toit, à manger, et j’en passe. Et moi, je l’aimais comme ma maman, après, c’est la seule ce que j’avais.

Un morceau de tissu a décidé de ma vie

J’étais une petite fille calme, discrète et pleine d’espoir. L’école était mon seul refuge. Là-bas, j’existais enfin. Là-bas, j’avais l’impression d’être comme les autres, de pouvoir rêver, d’espérer un avenir plus beau que celui que la pauvreté dessinait pour moi. Moi aussi, je voulais devenir quelqu’un : une docteure. Oui, moi, cette petite fille qui n’avait presque rien, je voulais sauver des vies et redonner la chance aux enfants de vivre ce que le monde m’avait privé.

Mais tout s’est écroulé à 14 ans. Comme ça, d’un coup. C’était la rentrée scolaire et je devais entrer en huitième année. J’espérais apprendre, encore et encore. Mais ce rêve s’est brisé comme du verre jeté au sol. Pourquoi ? À cause de l’uniforme. Un simple uniforme.

Je n’avais pas pu me procurer d’uniforme. Et comme c’était une condition requise, on m’a chassé. Pas d’uniforme, pas d’école. Voilà. C’est tout. Juste ça. Un simple morceau de tissu qui décidait de mon avenir. Personne ne m’a tendu la main. On m’a juste dit : « Guma ngaho, n’abatize barabaho. » Comme si ma douleur n’avait pas d’importance. Comme si mes rêves n’avaient pas de poids. Comme si, parce que je suis pauvre, je ne méritais pas mieux. J’ai pleuré. Oh oui, j’ai pleuré.

Toute la journée, je suis restée assise devant la maison, pendant que les autres allaient en classe. J’avais envie de demander pourquoi la vie était si injuste. Pourquoi les autres pouvaient aller à l’école et pas moi ? Pourquoi mes rêves s’arrêtaient ils à cause d’un uniforme ? J’entendais leurs rires au loin et leurs pas pressés vers la cour de l’école. Moi, j’étais là, seule, avec mes larmes. La chanson Kazoza Keza d’Ismaël Gaposho passait à la radio. Il disait : « Kazoza keza ntikari mwi barabra, kazoza keza ntikari mu kuyerera, kazoza keza kari mw’iyo kaye nyene… » c’était claire pour moi, il n’y avait pas de kazoza keza !  Mon avenir s’était effondré, juste à cause d’un uniforme. Ce jour-là, j’ai compris : quand on est pauvre, on n’a pas le droit de rêver.

Et apparemment, mon parcours semblait destiné à tourner au désastre, ce n’était que le début… (à suivre)

 

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Bienvenu dans un monde où on s'évade, tuki-menya dans tous les sens. Une aventure rien qu’au féminin.

Avec ce blog, on appelle les filles et femmes à se découvrir mais aussi à se débrouiller.
– Avec la culture Burundaise, beaucoup d’entre-nous n’ont pas eu cette chance d’apprendre beaucoup de choses tantôt à cause du tabou, tantôt à cause d’autres restrictions sociétales.
– La même culture éduque les jeunes hommes à se débrouiller depuis tout petit mais pas pour les filles. Les zones de comfort, ça les conviennent toujours. Sérieux ? En 2024 ?

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